Jue. May 2nd, 2024

Le jury de la compétition internationale du festival Séries Mania a beau avoir été présidé par un innovateur, Zal Batmanglij (The OA, Meurtre au bout du monde), il a privilégié le classicisme. Le palmarès, remis vendredi 22 mars à Lille, reflète ainsi le ton général d’une édition 2024 marquée par un certain conservatisme, que ce soit dans le choix des thèmes ou des formes.

La cérémonie elle-même a été plus imprévisible, marquée par l’intervention de militants qui ont déployé un drapeau palestinien et protesté contre la présence au festival d’une institution israélienne, la Jerusalem Sam Spiegel Film School, et l’organisation par Séries Mania d’une résidence d’écriture franco-israélienne. Ils ont été plus applaudis que hués.

Le grand prix est allé à Rematch, minisérie qui chronique les affrontements entre le joueur d’échecs Garry Kasparov et l’ordinateur Deep Blue, conçu par le ci-devant colosse de l’informatique, IBM. La reconstitution d’époque – on est à Philadelphie et à New York en 1996 et 1997 – et les libertés linguistiques (Kasparov, incarné par Christian Cooke, parle anglais, y compris en famille) renvoient à une manière un peu désuète de refaire l’histoire, tout en préservant l’essentiel, la mise en scène des prémices de la révolution de l’intelligence artificielle, aujourd’hui en cours sur vos écrans. Coproduite par Arte, Rematch sera diffusée à l’automne par la chaîne franco-allemande.

Annette Bening, prix d’interprétation féminine

Le prix du scénario est allé à une série qui ressemble beaucoup à la précédente (à ceci près qu’elle est jouée en allemand), Herrhausen. The Banker and the Bomb, qui raconte les derniers jours du directeur de la Deutsche Bank, assassiné dans un attentat à la bombe en 1989. Annette Bening a reçu le prix d’interprétation féminine pour son rôle dans Apples Never Fall, drame familial tiré d’un roman de Liane Moriarty (autrice du roman Petits secrets, grands mensonges, adapté en série avec Big Little Lies), qui obéit aux règles de la minisérie mélodramatique, si scrupuleusement que la distribution, pourtant éblouissante (Sam Neill, Jake Lacy, Alison Brie) peine à lui insuffler un peu de vie.

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Seul le prix d’interprétation masculine sort des sentiers battus : il est allé à l’acteur palestinien Kamel El Basha, qui tient le rôle de l’imam d’une mosquée chiite de la banlieue de Sidney dans House of Gods. Tout en recourant à des procédés communs à tous les drames qui mêlent famille et pouvoir, House of Gods observe avec minutie et empathie un univers dont la complexité échappe à ceux qui lui sont étrangers.

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