Vie. May 3rd, 2024

Ouverture à Moscou du nouveau procès visant le dissident Oleg Orlov

Le nouveau procès visant le dissident Oleg Orlov, figure de la défense des droits humains en Russie, s’est ouvert vendredi à Moscou. Vétéran de Memorial, l’ONG colauréate du prix Nobel de la paix 2022 et dissoute par la justice russe, cet homme de 70 ans encourt jusqu’à cinq ans de prison pour ses dénonciations répétées de l’offensive militaire en Ukraine, déclenchée il y a deux ans par Vladimir Poutine.

Lunettes rectangulaires sur le nez et vêtu d’une chemise bleu clair et d’un sweat-shirt gris, M. Orlov a dit à l’Agence France Presse (AFP) quelques minutes avant l’ouverture des débats être « dans un esprit combatif ». « Je ne m’attends à rien de bon », a-t-il toutefois reconnu, accompagné de son avocate.

Oleg Orlov fait encore, pour quelques jours du moins, figure d’exception en étant à la fois libre, en Russie et ouvertement critique.

A l’issue d’un premier procès, Oleg Orlov avait été jugé coupable en octobre 2023 d’avoir « discrédité » l’armée et condamné à une faible amende, un verdict très clément dans une Russie qui a pris l’habitude d’emprisonner les détracteurs du régime. A la surprise générale, le parquet avait requis cette amende en la justifiant par l’âge de l’opposant et son état de santé. Puis il avait changé d’avis et fait appel, déplorant une sanction finalement « excessivement légère » qui ne correspondait pas au « danger public » que représenterait l’accusé.

La justice russe avait ensuite décidé de renvoyer le dossier contre M. Orlov aux enquêteurs et de lancer un nouveau procès contre le dissident pour les mêmes accusations.

Si la plupart des détracteurs de Vladimir Poutine ont été incarcérés ou poussés à l’exil ces dernières années, sur fond d’accélération de la répression, Oleg Orlov a expliqué cette semaine à l’AFP rester en Russie pour « continuer le combat ». « Je n’ai pas envie de me retrouver en prison… Mais ai-je le choix ? », interrogeait-il.

Il dit toutefois s’attendre à un verdict de culpabilité avant la présidentielle de la mi-mars qui doit voir Vladimir Poutine triompher sans opposition. « Personne ne doute que je serai condamné », résumait-il auprès de l’AFP dans son appartement du nord de Moscou.

Dans les faits, Oleg Orlov se voit reprocher d’avoir manifesté contre l’assaut russe en Ukraine et d’avoir signé une tribune au vitriol contre les autorités russes publiée par le média français Mediapart. Ce texte accuse les troupes russes du meurtre de « masse » de civils ukrainiens et dénonce la « victoire » en Russie des « forces les plus sombres », celles qui « rêvaient d’une revanche totale » après la chute de l’URSS en 1991.

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