Jue. May 2nd, 2024

Le 29 novembre 2002, le monde du rock découvrait avec curiosité et émerveillement Anoushka Shankar au prestigieux Royal Albert Hall à Londres. Un peu comme il avait pu entendre, une trentaine d’années plus tôt, de la musique indienne grâce à la présence de son père aux festivals de Monterey et de Woodstock, puis au Concert pour le Bangladesh, à New York. Ravi Shankar (1920-2012), le plus fameux sitariste de l’histoire, avait transmis le flambeau à sa benjamine, âgée de 21 ans, pour qu’elle ouvre la soirée en hommage au disciple britannique George Harrison, principal passeur du luth à long manche en Occident.

Lire le récit (2003) : Article réservé à nos abonnés Anoushka Shankar, fille du sitar

Deux décennies plus tard, Anoushka Shankar a tracé sa route avec une œuvre discographique comprenant neuf albums, format qu’elle a délaissé au profit de la version réduite, l’EP How Dark It Is Before Dawn, publié le vendredi 5 avril, est le deuxième « chapitre » d’une trilogie débutée en octobre 2023 avec Forever, for Now, qu’elle présente actuellement en tournée européenne. L’objet est moins visible que Visions (Blue Note), neuvième opus de sa sœur Norah Jones. Ce qui n’a pas empêché Anoushka Shankar d’afficher complet, en amont de la parution, pour deux soirées parisiennes à la Cité de la musique, à Paris, où nous l’avons rencontrée, le 4 avril.

La fille de la productrice new-yorkaise de concerts Sue Jones et celle de Sukanya Rajan, joueuse de tampoura (luth à quatre cordes), n’ont jamais été concurrentes, plutôt complémentaires, la première posant même sa douce voix sur le sitar de la seconde pour trois titres de Traces of You (2013). L’une est une chanteuse et pianiste américaine, dont les humeurs jazz et folk, country et pop, lui ont permis de vendre plus de 50 millions de disques. L’autre une sitariste indo-britannique avec un accent californien attrapé à San Diego, qui a commencé à l’âge de 8 ans l’apprentissage de son instrument. Le pire possible pour exprimer sa singularité.

Bienveillante tutelle paternelle

Anoushka Shankar en convient en riant : « Tous les autres auraient été effectivement plus simples pour moi. Avec celui-ci m’attendaient l’anxiété, la comparaison et la pression. En même temps, la porte était déjà ouverte, on était prêt à m’entendre uniquement parce que je suis la fille de Ravi Shankar. Entre le sitar et moi, ce ne fut pourtant pas un coup de foudre immédiat, j’ai commencé à en jouer parce que mon père l’a suggéré. » Les choses se sont accélérées à ses 13 ans, quand elle en joue pour la première fois en public, à New Delhi, à l’occasion du concert des 75 ans de Ravi Shankar, en 1995.

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