Lun. Abr 29th, 2024

Il y a là le « logisticien », la « nourrice », le « soldat », le « pivot ». Une équipe au complet. Sept hommes dévoués au service non pas d’un unique boss, mais de deux frères, Lyes et Samir Ider. Pendant plus de deux ans, de l’automne 2019 à l’hiver 2021 – date de leurs interpellations –, les enquêteurs ont suivi à la trace les activités de ce réseau qui masquait ses stocks dans un paisible pavillon de grande banlieue avant de ravitailler certains des points de deal les plus profitables du nord de Paris.

A partir du 31 janvier, et jusqu’au 15 février, ces neuf hommes sont convoqués devant la 33chambre du Tribunal correctionnel de Paris, selon l’ordonnance de renvoi qu’a pu consulter Le Monde. Un document qui s’attache à mettre en lumière un « trafic international de stupéfiants et d’armes orchestré depuis le département de la Seine-Saint-Denis ».

Les perquisitions de drogue, pourtant, sont bien minces. Tout juste 5 kg de cannabis découverts dans le pavillon nourrice de Seine-et-Marne, qui alimentait, au fil des allées et venues d’une Renault Kangoo, les lieux de vente de Seine-Saint-Denis. Les « estimations (très) basses » font état de 525 kg de résine de cannabis, soit un gain de 1 829 500 euros pour l’organisation.

Arsenal de guerre

Mais il fallait farfouiller dans ce sac de sport, dissimulé au sous-sol du pavillon ; il fallait actionner le mécanisme de la cache sous le siège passager de la Twingo ; il fallait révéler le faux plancher du coffre de l’Audi A1 à disposition du groupe pour voir apparaître l’arsenal de guerre. 1,2 kg d’explosifs « particulièrement dangereux » et du matériel de mise à feu, seize fusils d’assaut, deux pistolets-mitrailleurs, un fusil à pompe, un fusil de précision, quatre armes de poing, environ 2 000 munitions et deux gilets pare-balles.

Lire aussi le décryptage (2022) : Article réservé à nos abonnés Sky ECC, l’application prisée des trafiquants, mine d’or des enquêtes sur le crime organisé

Selon l’accusation, la cocaïne complétait l’offre des frères de Saint-Ouen. Il est question de ce marché dans les échanges téléphoniques, dont certains menés via la messagerie chiffrée Sky ECC. Une photo, par exemple, montre un pain de cocaïne siglé « Frances » tenus par le « soldat » du groupe. Ailleurs, ce sont des données GPS de conteneur, des informations sur des trajets transatlantiques… De quoi prouver, selon l’ordonnance de renvoi, « le positionnement des acteurs sur le haut du spectre de la criminalité organisée ».

De fait, les prévenus ne sont pas des novices. Six d’entre eux sont en état de récidive. Trois ont déjà été condamnés à de lourdes peines. C’est le cas des deux meneurs présumés, les frères Ider. Pendant les interpellations et durant une partie des faits reprochés, l’un était en conditionnelle ou sous bracelet électronique, et l’autre sous contrôle judiciaire, n’hésitant pas à prendre « la relève de son frère » lorsque ce dernier était en détention, précise encore l’accusation.

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