Mar. Abr 23rd, 2024

Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, ne l’a pas caché, il est reparti de Nouméa, samedi 25 novembre, « un peu échaudé de voir que l’Union calédonienne [UC] ne voulait pas entrer dans la discussion » sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. L’UC, la principale composante du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), dont relève le président du Congrès (parlement local), Roch Wamytan, continue certes de discuter en tête à tête avec M. Darmanin. Mais, après un an de relance du dialogue politique, elle refuse toujours une vraie négociation à trois, entre l’Etat, les non-indépendantistes et les indépendantistes. Parmi ces derniers, deux partis du FLNKS réunis sous l’étiquette Union nationale pour l’indépendance (UNI) s’y sont engagés, le Parti de libération kanak (Palika) du président du gouvernement local, Louis Mapou, et l’Union progressiste en Mélanésie, menée par Victor Tutugoro.

« Indépendantistes et non-indépendantistes se croisent tous les jours, dans les provinces, au gouvernement, dans les communes, dans la rue, ils mangent ensemble (…) et il n’y aurait que quand le ministre de l’intérieur vient qu’ils ne pourraient pas se parler ? », a lancé M. Darmanin, samedi, sur le plateau de la chaîne la 1ère. « Ce n’est pas raisonnable. » Et de promettre qu’il reviendra, dès le 4 décembre à Nouméa, si l’UC change d’avis. Cela ne semble guère probable, dans l’attente d’un congrès décisif du FLNKS au début de 2024. « Il n’y a pas d’avenir dans la Calédonie française », répète le président de l’UC, Daniel Goa.

Les discussions en cours visent à sortir de l’accord de Nouméa de 1998, qui avait instauré une large autonomie statutaire pour le Caillou et scellé la reconnaissance du peuple kanak. Il s’agit d’écrire un nouveau statut de la Nouvelle-Calédonie dans la Constitution française, d’ici à mars 2024, et de tenir des élections provinciales dans la foulée.

Calendrier maintenu

Côté FLNKS, le contexte est celui d’âpres luttes internes en vue de ce scrutin, l’UC souhaitant ravir au Palika la province Nord, tenue par Paul Néaoutyine. L’enjeu explique aussi la posture publique ferme des Loyalistes autour de Sonia Backès, qui compte conserver la présidence de la province Sud. Les élections locales se gagnent aux extrêmes, expliquent les connaisseurs de la politique néo-calédonienne.

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« Chacun a essayé de pousser son avantage jusqu’au bout », a convenu M. Darmanin. Pour autant, il n’est pas certain que le ministre rentre bredouille. Des positions, dans les coulisses, ont commencé à se rapprocher. La définition d’une citoyenneté néo-calédonienne avance.

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