Un homme armé a tué quatorze personnes, jeudi 21 décembre après-midi, dans la prestigieuse Université Charles de Prague, avant d’être retrouvé mort sur place. Révisant à la baisse son précédent bilan de quinze morts, le chef de la police, Martin Vondrasek, a déclaré à la presse pouvoir « confirmer qu’il y a eu quatorze victimes de ce crime horrible et vingt-cinq blessés, dont dix grièvement ».
Au cours d’une conférence de presse conjointe, M. Vondrasek et le ministre de l’intérieur, Vit Rakusan, ont déclaré suspecter l’auteur de la tuerie d’être responsable de la mort de deux autres personnes, la semaine dernière, dans la forêt de Klanovicky, près de Prague. Le tireur n’était pas connu des services de police, et pourrait, selon eux, avoir choisi ses victimes au hasard. « Rien n’indique que ce crime soit lié au terrorisme international », avait précisé plus tôt M. Rakusan.
Un grand nombre d’armes ont été retrouvées dans le bâtiment universitaire où s’est déroulée la tuerie, a aussi précisé le ministre de l’intérieur. « Il y aurait pu y avoir des dizaines de victimes si la police n’était pas rapidement intervenue », a-t-il ajouté. Les raisons pour lesquelles le tueur est passé à l’acte ne sont pas encore claires. Selon M. Vondrasek, plus tôt jeudi, l’assaillant, âgé de 24 ans, étudiait à la faculté des arts de l’Université Charles. Il a ajouté que le suspect aurait également tué son père le même jour, dans le village de Hostoun, à l’ouest de la capitale tchèque, et qu’il était recherché avant même la fusillade. Le tireur « est parti pour Prague en disant qu’il voulait se suicider », a souligné M. Vondrasek.
La police a fouillé d’abord le bâtiment de la faculté des arts où le meurtrier devait assister à un cours, mais ce dernier s’est rendu dans un autre bâtiment, situé à proximité, et les policiers ne l’ont pas retrouvé à temps. Le ministre de l’intérieur a déclaré à la télévision publique que la présence d’« aucun autre tireur » n’avait été confirmée. La tuerie s’est déroulée en plein centre historique de la capitale et a provoqué une intervention massive de la police, lourdement armée, des évacuations et des avertissements invitant la population à rester à l’intérieur.
« Tragédie aux proportions sans précédentes »
Le président tchèque s’est déclaré « choqué » par cette fusillade meurtrière. « Je voudrais exprimer mon profond regret et mes sincères condoléances aux familles et aux proches des victimes de la fusillade », a déclaré sur X Petr Pavel, qui achève jeudi une visite de deux jours à Paris. Le premier ministre, Petr Fiala, a, lui, annoncé annuler ses engagements du jour pour retourner à Prague.
« Je n’ai pas de mots. Tout ce que je ressens en ce moment, c’est de la tristesse », a écrit le maire de Prague, Bohuslav Svoboda, décrivant une « tragédie aux proportions sans précédent » : « Il est effroyable de voir combien de vies innocentes ont été détruites. » Les policiers ont fermé la zone et demandé aux personnes vivant à proximité de rester chez elles.
« Vive émotion en apprenant que l’Université Charles de Prague a été la cible d’une fusillade meurtrière », a réagi Emmanuel Macron, exprimant sa « solidarité avec les victimes, les blessés et leurs proches, ainsi qu’avec le peuple et les autorités tchèques ». La présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est dit de son côté, sur X, « choquée par la violence insensée de la fusillade qui a coûté plusieurs vies aujourd’hui à Prague ».